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1er accélérateur des entreprises

Bruno Bergoend, Président de l’UIMM Occitanie

L’UIMM Occitanie (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) est l’un des grands animateurs de la filière aéronautique dans notre région. Elle fédère 8 000 entreprises représentant 110 000 salariés, dont 21 % pour l’aerospace. Son Président, Bruno Bergoend, livre ici sa vision des enjeux de ce SIAE 2023 pour la dynamique économique d’Occitanie où la filière représente environ 60 % des exportations et 8 % du PIB régional.   
Bruno Boergoend
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Mardi 13 juin 2023

L'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale) estime que, d'ici la fin de l'année, le trafic passager sera supérieur d'environ 3 % aux chiffres de 2019 et le voit monter à 4 % au-dessus de cette année de référence pour 2024. Cette projection est-elle en phase avec ce que votre syndicat et ses adhérents ressentent en termes d’activité et de climat des affaires ? 

Bruno Bergoend : En effet, ces chiffres permettent à nouveau à la filière de se projeter vers l’avenir avec un certain optimisme. Un climat dont profite aussi le fait que l’écosystème de l’aéronautique se retrouve au Bourget pour la première fois depuis 2019. Les perspectives sont là et c’est effectivement ce que nous ressentons et ce que « vivent » les membres du GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) et de l’UIMM. Le besoin d’échanger, de se déplacer, de commercer… induit une hausse du trafic aérien mondial qui, entre 3 et 4 % en 2023 et 2024, est supérieure à la croissance du PIB mondial pour cette année, à 2,1 % environ. Cela conduit les constructeurs à monter leurs cadences tant sur les long-courriers que les moyen-courriers, ce qui est à relever. Cela confirme que les vols longue distance sont en train de reprendre fortement, comme le montre par exemple l’ouverture des lignes Toulouse-Montréal et Toulouse-Doha.

 

L’édition 2019 du Bourget (la dernière en date) a vu la signature de 140 milliards de dollars de contrats. Comment abordez-vous cette édition ?
BB : Avec un besoin de plus de 39 500 nouveaux avions commerciaux sur les 20 prochaines années selon les sources Airbus et Boeing, les prises de commandes seront au rendez-vous ! Pourquoi ? Parce que, au-delà de ces projections, il y a un changement annoncé d’ère qui induit un renouvellement des flottes. Seulement 20 % de la flotte actuelle d’avions en opération sont dotés de moteurs de dernières générations. Pour faire un parallèle, je dirais que la période évoque le lancement de l’A320, dans les années 1982-1983. Nous sommes dans une phase de préparation au lancement de nouveaux programmes, qui sont en rupture avec les anciens. Ils ne sortiront certes qu’en 2035, 2040, 2050… mais les équipes qui y travaillent écrivent une nouvelle histoire.

 

On annonce la plus forte participation des USA jamais enregistrée au salon du Bourget. Votre vision de cette présence en force (sachant que beaucoup d’entreprises d’Occitanie de la filière travaillent avec l’écosystème aéro US) ?
BB : Les États-Unis arrivent avec un gros appétit et l’envie de contester le leadership d’Airbus depuis quelques années. Car, là où notre filière s’est mise à souffrir avec la crise Covid, il faut se souvenir que, pour les Américains, le trou d’air avait commencé avec la suspension du Boeing 737 dès 2019. Pour notre territoire, cet appétit américain ne peut qu’être favorable car, à l’image des équipementiers systèmes ou des grosses ETI d’aérostructures régionales, qui travaillent simultanément pour les Américains et les Européens. Les USA vont aussi, en lien avec une actualité qui modifie radicalement les budgets Défense, revenir en force via le militaire.

 

Quels sont les enjeux commerciaux, technologiques et géostratégiques du Bourget 2023 pour vous ?
BB : Ils sont au nombre de trois et concernent le verdissement de l’aviation (réduction de 30 % des émissions de CO2 en 2030 pour arriver à zéro émission nette en 2050), les montées en cadence (livraison annoncée de 1 500 avions environ en 2023 pour Airbus et Boeing, contre environ 710 en 2020) et le recrutement (25 000 postes à pourvoir en 2023 en France). Un autre enjeu va être au cœur de ce premier salon du Bourget post-Covid et post-dispositifs de soutien massif à la filière, c’est la question de l’acceptabilité de l’augmentation annoncée du trafic. Il faut expliquer que le verdissement de l’aéronautique est en cours avec, déjà, des avancées majeures. Les moteurs qui sont étudiés actuellement consommeront 20 à 25 % de carburant de moins qu’actuellement, pourront fonctionner aux SAF (ou carburants d'aviation durable) et seront compatibles hydrogène. Et avec le travail mené sur l’avion lui-même, nous devrions atteindre -35 %. Il faut valoriser pleinement ces premiers résultats ! 

 

On évoque depuis quelques mois les difficultés de montées en cadence de la supply chain. Quelle est votre analyse ?
BB : Comme on le comprendra aisément, les périodes Covid et post-Covid ont inévitablement fait souffrir la supply chain, qui a aujourd’hui des challenges importants pour être au rendez-vous de ces montées en cadence. Le Gifas a établi que la filière, qui englobe donc la métallurgie et le Syntec pour la partie bureaux d’études, recherche 25 000 postes, dont 18 000 en CDI et 7 000 en apprentissage pour l’année 2023. La montée en charge est donc importante, d’autant qu’elle fait suite à 20 000 recrutements en 2022. C’est donc l’amorce d’une trajectoire qui se dessine. Le fait nouveau de cette montée en cadence, en termes de recrutement, est que la décarbonation en cours de l’aviation modifie la typologie des profils recherchés. Nouveaux moteurs, nouveaux fuselages, nouvelles cabines, nouveaux systèmes… : le verdissement attendu de l’aviation nécessite beaucoup de R&D, beaucoup de développement et fait que, sur les 25 000 postes à pourvoir, la moitié concerne des ingénieurs. Ces chiffres sont liés à la fois aux montées en cadence et à cette volonté d’aller vers un ciel plus vert. L’ensemble dessine un challenge certes complexe mais enthousiasmant. Un challenge que l’Avion des métiers présentera en détail et sous toutes ses facettes au grand public. 

Avec un besoin de plus de 39 500 nouveaux avions commerciaux sur les 20 prochaines années selon les sources Airbus et Boeing, les prises de commandes seront au rendez-vous ! Pourquoi ? Parce que, au-delà de ces projections, il y a un changement annoncé d’ère qui induit un renouvellement des flottes. 

Bruno Bergoend, Président de l’UIMM Occitanie

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