En France (hors Guyane), l’aérospatial mobilise 263 000 salariés, 29 % des effectifs sont en Occitanie qui est à cet égard la première région française pour l’emploi dédié à l’aérospatial où, à elle seule, la filière emploie 24 % des salariés de l’industrie, notamment dans la zone d’emploi de Toulouse, où elle mobilise 15,5 % de l’ensemble des salariés. Une enquête conduite par l’Insee de mars à juillet 2021 s’est attachée à évaluer l’impact de la pandémie sur la filière aéronautique et spatiale, confrontée en 2020 à l’arrêt du trafic aérien. Le taux global des capacités de production est passé de 93 % en 2019, à 74 % en 2020 et le CA a reculé de 34 % (soit – 45Md€) dans l’aéronautique et d’environ 10 % dans le spatial (environ -13,5 Md€). Cette baisse s’est répercutée sur toute la chaîne d’approvisionnement, notamment sur les activités de métallurgie (-23 %) et dans le commerce et la logistique (-34 %). Toutefois, les entreprises travaillant sur un programme militaire s’en sortent mieux.
Aéronautique, accélération annoncée au 2e trimestre
Pour Stéphane Latouche, directeur régional Banque de France Occitanie, zoomant sur la filière aéronautique dans la note de conjoncture de mi-février « La production a rebondi comme annoncé. Les commandes ont été moins nourries qu’en fin d’année 2021 mais les carnets donnent une excellente visibilité à moyen terme. Les prix des matières premières ont encore augmenté et ceux des produits finis sont restés stables. Les stocks de produits finis sont encore jugés légèrement au-dessus de la normale. Les effectifs salariés ont peu évolué. Les trésoreries ont retrouvé un certain équilibre. La hausse de la production se poursuivra dans les prochains mois et s’accompagnera d’embauches. Une accélération plus franche de l’activité est toujours programmée pour le 2e trimestre. » De fait, en 2020, neuf entreprises de la filière sur dix ont fait appel aux dispositifs d’aide mis en œuvre par l’État. L’activité partielle de longue durée a été surtout utilisée dans l’industrie (42 %), et les reports de cotisations sociales ou fiscales ont été sollicités par une entreprise sur deux.
Quid du moral des dirigeants ?
Ce ralentissement a diversement pesé sur le moral des chefs d’entreprise. Ceux qui travaillent majoritairement pour le spatial restent « optimistes » au regard de la reprise d’activité. En revanche, les sentiments sont plus morcelés pour ceux qui travaillent pour l’aéronautique, où le moral est meilleur dans les grandes entreprises, et l’optimisme plus réservé dans les PME et les ETI. Les perspectives de reprise se traduisent également en termes d’emploi, où les recrutements se sont essentiellement opérés dans les grandes entreprises. En revanche, le recours à l’intérim reste relativement défavorable, signe d’une timide anticipation de reprise.