Créateur de la clinique Saint-Jean du Languedoc à Toulouse, le docteur Jacques Caissel avait un jardin secret, la terre, et une philosophie, le respect de la nature. À la fin des années soixante-dix, dans sa propriété ariégeoise d’Artigat dans la vallée de la Lèze, il expérimente le champ nouveau et encore connoté « bohème » de l’agriculture biologique. Dans le Reader Digest, il découvre le potentiel des « végétaux fermentés ». Le compost Fuméco-Lèze vient de naître et, en 1985, le docteur transforme son hobby en société commerciale connue sur le canton. En 2000, il lègue l’entreprise balbutiante à son petit-neveu, Thomas Fournial qui vient de décrocher son BTS agricole. Déjà imprégné par la démarche, il développe le créneau, s’équipe, embauche : « j’ai débuté avec 4 salariés et 400 000 € de CA. À l’époque, les normes « bio » étaient un peu floues, j’ai demandé conseil à la CCI Ariège pour éviter les ornières administratives des labels. Plus que des informations, j’ai trouvé du soutien, des gens qui m’accompagnaient au-delà de mes attentes, qui m’ont notamment suggéré des orientations stratégiques ». Aujourd’hui, Fuméco-Lèze traite 35 000 m3 de terreau et compost. L’entreprise est devenue une des premières en Occitanie : 14 salariés, 2,70 M€ de CA, un réseau commercial, des marques et des projets. En 2022, Fuméco devrait notamment agrandir son unité d’ensachage et embaucher encore : « je n’aurais rien fait sans la CCI, qui m’a ouvert les portes de l’inconnu en m’apprenant qu’il existait des subventions. Cette année, notamment, j’ai bénéficié d’un Pass-Rebond pour pouvoir me doter de nouvelles machines. Un investissement de 200 000 € environ, pour lequel j’ai obtenu une subvention de près de 50 % », se réjouit Thomas Fournial. L’avenir ne s’arrête pas là, Fuméco-Lèze développe des toits végétalisés : l’inventivité, c’est de famille.