L’Observatoire économique (OBSéco) des CCI d’Occitanie, qui recense et analyse les données recueillies auprès du réseau des CCI, vient de rendre publique sa traditionnelle note de conjoncture. Comme d’habitude, celle-ci propose différents focus sur les principales filières, dont l’industrie.
Établie en janvier 2023 au terme d’une consultation auprès de 678 entreprises (dont 475 ont moins de 10 salariés), cette enquête donne un aperçu intéressant de l’activité et du moral des acteurs de l’industrie d’Occitanie.
Même si, selon l’OBSéco « le secteur fait preuve de résistance », les indicateurs relatifs à l’industrie régionale sont mitigés. Il en va ainsi pour la demande, dont l’évolution en 2022 a été jugée « favorable » par 57 % des industriels. Cependant, 28 % ont fait valoir un sentiment « défavorable ».
De fait, si le solde d’opinion est positif (29 %), il recule de 18 points au regard de l’année précédente.
« En Occitanie, les carnets de commandes des industriels demeurent jugés favorables dans l’ensemble, et même particulièrement bons pour l’aéronautique et le spatial. Après deux années de ralentissement dû à la crise sanitaire, la filière connaît un fort rebond avec un impact majeur sur l’emploi : d'ici douze à dix-huit mois, ce sont près de 6 000 personnes qui devront être recrutées. 3 000 de ces postes sont d’ailleurs déjà à pourvoir.
Pour autant, nos entreprises industrielles sont inquiètes et c’est d’autant plus vrai pour les TPE et les PME. En plus du contexte actuel marqué par une incertitude croissante et des tensions économiques, sociales et géopolitiques majeures, ces dernières pâtissent d’un déficit structurel de compétitivité, gravement accru par une crise énergétique asymétrique, mais aussi par la politique agressive de la Chine et des États-Unis pour attirer les projets industriels » détaille Bruno Bergoend, Président de l’UIMM Occitanie, Chef de file de France Industrie Occitanie.
La hausse des coûts de production (26 % des sondés estiment ce recul supérieur à 20 %) induit d’une part une dégradation de la rentabilité pour 40 % des entreprises ayant répondu. D’autre part, 55 % des chefs d’entreprises consultés notent une évolution défavorable de leurs marges sur lesquelles ils disent « rogner » pour limiter l’incidence de ces hausses sur les prix demandés à leurs clients.
Sur un an, le solde d’opinion perd 30 %. Par ailleurs, les industriels estiment à 65 % que la situation financière de leur entreprise est « saine », mais 35 % jugent leur équilibre « fragilisé ». Ainsi, début 2023, le solde d’opinion reste positif (29 %), mais en recul de 20 % au regard au début de l’année 2022. Reste que 41 % des personnes ayant répondu estiment que leur trésorerie reste à un niveau « satisfaisant », mais sur les deux derniers trimestres de 2022, la situation globale s’est tendue et le solde d’opinion recule de 8 %.
L’OBSéco relève que les carnets de commandes sont moins remplis, bien que 33 % des entreprises ayant répondu les jugent à un niveau « satisfaisant » et même si, au dernier trimestre 2022, la tendance était orientée à la baisse et ouvrait des perspectives « défavorables » pour le début de l’année 2023.
Au final, la confiance des opérateurs du secteur s’émousse. 33 % d’entre eux portent un regard favorable sur l’avenir, et ils sont 29 % à entretenir une vision pessimiste. Sur un an, la confiance s’est donc hélas érodée de 32 %.