C’est une consolidation que l’on n’attendait pas forcément dans le secteur aéronautique. Mais l’Enac vient d’intégrer le groupe Isae, créé en 2011, en tant que membre associé. Les 5 écoles (Isae-Supaero, Isae-Ensma, Isae-Supmeca, Estaca et École de l’air et de l’espace) du groupe accueillent donc l’Enac et ses 1 800 étudiants. Une décision logique, à en croire Olivier Lesbre, président du groupe Isae et directeur général de l’Isae Supaero, à Toulouse. « L’idée de ce groupe était de fédérer les écoles d’ingénieurs de l’aéronautique et du spatial afin de coordonner nos activités de formation et notre dialogue avec les employeurs. Que l’Enac nous rejoigne est naturel puisque l’école était déjà impliquée dans divers projets. Le groupe s’élargit et s’approfondit. » Un point de vue partagé par Olivier Chansou, directeur de l’Enac, qui rappelle qu’il « travaillait depuis longtemps avec les écoles du groupe. La plupart d’entre elles sont spécialisées dans la construction ou la conception des appareils, nous sommes davantage dans l’exploitation. Il y a donc une vraie complémentarité, qui nous permet de couvrir tout le spectre de l’aéronautique civile. » Pour l’École nationale de l’aviation civile, ce choix s’explique aussi par une volonté de gagner en visibilité dans une compétition mondiale, « au moment où l’enseignement supérieur se restructure ».
Une décision en phase avec les enjeux d’avenir
Si l’intégration au groupe Isae n’aura pas d’impact sur le statut, l’organisation ou l’enseignement au sein de l’Enac, elle, est intéressante pour renforcer encore les collaborations entre les différents établissements. En voisin, l’Enac et l’Isae-Supaero avaient déjà des relations assez fortes en matière de recherche mais cela ira plus loin. « Il est plus intéressant de répondre à six pour des appels à projets, qu’ils soient industriels ou d’enseignement supérieur. Cela offre plus de chances de réussite et revient moins cher » observe avec justesse Olivier Chansou. « Nous avons un projet commun de produire des supports numériques pour l’enseignement, qui pourront être utilisés par toutes les écoles », ajoute Olivier Lesbre en guise d’exemple. À l’heure où l’aéronautique doit faire face au défi majeur de la neutralité carbone et où il est nécessaire de mutualiser les compétences, ce choix a d’autant plus de sens. « La transition écologique est centrale. Nous la mettons en œuvre au niveau du pilotage et les autres écoles au niveau du moteur notamment. Et il peut y avoir des échanges de cours », complète Olivier Chansou.