Activité partielle
Plusieurs nouveautés sont introduites pour l'activité partielle et l'APLD en 2023.
Bons d'achat attribués par le CSE en 2023
Les bons d’achat attribués par le comité social et économique sont exonérés de cotisations lorsque leur valeur totale ne dépasse pas 5 % du plafond mensuel de la sécurité sociale par année et par bénéficiaire. Le plafond passant à 3 666 euro en 2023, cette valeur est de 183,30 euros (arrondis à 183 euros) en 2023.
Contrôle Urssaf
A compter du 1er janvier 2023, la limitation à trois mois de la durée des contrôles Urssaf est étendue aux entreprises versant des rémunérations à moins de 20 salariés, en application de la LFSS pour 2023.
Autre nouveauté : l’agent de contrôle peut désormais utiliser les documents et informations obtenus lors du contrôle de toute personne appartenant au même groupe que la personne qu’il contrôle, le groupe étant entendu comme l’ensemble des personnes entre lesquelles il existe un lien de dépendance ou de contrôle au sens des articles L.233-1 et L 233-3 du code de commerce.
Déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels
A partir du 1er janvier 2023, pour appliquer la déduction forfaitaire spécifique (DFS) pour frais professionnels, le salarié devra supporter effectivement des frais professionnels. Une nouvelle condition qui limite considérablement le bénéfice de la déduction dans certains secteurs. Plusieurs secteurs ont toutefois obtenu une sortie progressive du dispositif : la propreté et le BTP dans un premier temps, puis l'aviation civile, le transport routier de marchandises et les journalistes.
Déclaration sociale nominative (DSN)
Les Urssaf se voient reconnaître le droit de vérifier et corriger les DSN pour toutes les cotisations sociales dont elles assurent le recouvrement au 1er janvier 2023. Le dispositif n'entrera toutefois en vigueur que lorsque le décret d’application sera publié.
Frais professionnels
Les limites d'exonération des allocations forfaitaires en matière de frais professionnels sont revalorisées. Ainsi, les indemnités forfaitaires de repas sont fixées pour 2023 à :
Le montant des remboursements des salariés au titre des dépenses supplémentaires de nourriture qu'ils supportent lors de l'accomplissement de leurs missions, revalorisés au 1er septembre 2022 par la loi du 16 août 2022 portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat, ne sont pas revalorisés au 1er janvier 2023 (arrêté du 30 décembre 2022).
Gratification des stagiaires
Avec la revalorisation du plafond de la sécurité sociale à hauteur de 27 euros en valeur horaire, le montant minimum de la gratification versée aux stagiaires pour un stage de plus de deux mois est fixé à 4,05 euros par heure en 2023 (sauf accord collectif plus favorable).
Heures supplémentaires
La première LFR pour 2022 prévoit que le plafond d'exonération fiscale sur les heures supplémentaires est porté de de 5 000 euros à 7 500 euros pour les heures effectuées à compter du 1er janvier 2023. La LFSS pour 2023 codifie le dispositif : il figure désormais à l’article L.241-18-1 du code de la sécurité sociale.
► Rappel : il prévoit par ailleurs un nouveau régime de déduction patronale forfaitaire sur les heures supplémentaires mis en place à partir du 1er octobre 2022 dans les entreprises de 20 à moins de 250 salariés à hauteur de 0,50 euro pour chaque heure supplémentaire réalisée fixé par un décret du 1er décembre 2022.
La LFSS pour 2023 aligne les modalités d’imputation de la nouvelle déduction sur celles en vigueur pour la déduction forfaitaire de cotisations patronales pour heures supplémentaires des entreprises de moins de 20 salariés. Ainsi, le montant de la déduction est imputé sur les cotisations dues au titre de l’ensemble de la rémunération du salarié et non plus sur les sommes dues au titre des seules majorations salariales liées aux heures supplémentaires réalisées.
► Cette modification s’applique rétroactivement aux cotisations dues au titre des périodes courant à compter du 1er octobre 2022.
Plafond de la sécurité sociale
Un arrêté du 9 décembre 2022 fixe le montant du plafond de la sécurité sociale pour 2023 comme suit :
Ces montants sont applicables aux cotisations et aux contributions de sécurité sociale dues au titre des périodes courant à compter du 1er janvier 2023.
Prime transport
Plusieurs changements sont à signaler issus de la loi de finances rectificative pour 2022 du 16 août 2022.
Smic
Un décret du 22 décembre 2022 relève le montant du Smic à compter du 1er janvier 2023 à :
Le montant du minimum garanti est fixé à 4,01 euros en métropole, en Guadeloupe, à la Réunion, en Guyane, en Martinique, à Mayotte, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Tarification AT-MP
Un arrêté du 26 décembre 2022 fixe la tarification des risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles pour l'année 2023. Le taux net moyen national de cotisation est de 2,24 %.
Un second arrêté du 26 décembre 2022 fixe la tarification des risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles dans les exploitations minières et assimilées pour l'année 2023.
Une majoration forfaitaire du taux collectif de cotisations AT/MP devait s’appliquer à partir du 1er janvier 2022 pour les entreprises d’au moins 10 salariés ayant comptabilisé au moins un arrêt pour accident du travail sur chacune des trois années précédentes connues (avec des aménagements pour les entreprises situées en Alsace-Moselle). Cette majoration est prévue de longue date, par un décret du 14 mars 2017. Son entrée en vigueur avait été reportée au 1er janvier 2023 par un décret du 9 décembre 2021. Un décret du 23 décembre 2022 reporte de nouveau cette entrée en vigueur, au 1er janvier 2024. Il est à noter que le montant de la majoration doit être fixé par un arrêté. Le tableau ci-joint rappelle les conditions d’application de la majoration
Titres-restaurant : limite d'exonération de la participation de l'employeur
La loi Pouvoir d'achat du 16 août 2022 a prévu la possibilité d'utiliser, jusqu'au 31 décembre 2023, les titres-restaurant pour l'achat de tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable.
La première LFR pour 2022 du 16 août 2022 a fixé la limite d’exonération d’impôt sur le revenu et de cotisations et contributions sociales du complément de rémunération résultant de la contribution de l’employeur à l’acquisition par le salarié des titres-restaurant émis du 1er septembre 2022 au 31 décembre 2022 à 5,92 euros par titre.
Pour 2023, l'article 4 de la loi de finances pour 2023 du 30 décembre 2022 prévoit une revalorisation plus importante que celle qui résultait de l'application des règles légales. La limite d'exonération de la participation de l'employeur est portée à 6,50 euros pour les titres acquis en 2023.
Véhicules électriques
Comme annoncé dans le Bulletin officiel de la sécurité sociale, le régime social de faveur "véhicules électriques" est prolongé jusqu'au 31 décembre 2024 (arrêté du 26 décembre 2022).
L’arrêté du 26 décembre 2022 modifie le régime social de l’avantage en nature résultant de la mise à disposition par l’employeur d’une borne de recharge de véhicules électriques, en distinguant selon que la borne est installée sur le lieu de travail ou hors de ce lieu.
Lorsque la borne est installée sur le lieu de travail, l’avantage en nature résultant de l’utilisation de cette borne par le salarié à des fins non professionnelles est évalué à hauteur d’un montant nul, y compris pour les frais d’électricité.
Lorsque la borne est installée hors du lieu de travail et en cas de prise en charge par l’employeur de tout ou partie des frais relatifs à l’achat et à l’installation d’une borne de recharge :
En cas de prise en charge par l’employeur de tout ou partie des autres frais liés à l’utilisation d’une borne de recharge électrique installée hors du lieu de travail ou du coût d’un contrat de location d’une borne de recharge électrique (hors frais d’électricité), cette prise en charge est exclue de l’assiette des cotisations et contributions sociales dans la limite de 50 % du montant des dépenses réelles que le salarié aurait dû engager.
Versement du salaire
Depuis le 26 décembre 2022, le versement du salaire à un tiers n'est plus possible. Ainsi, le salaire ne peut plus être versé sur le compte bancaire ou postal du conjoint. En revanche, cette mesure ne s’oppose pas à ce que le salaire soit versé sur un compte joint.
Source : Editions législatives – Actuel RH