Qualité de vie et conditions de travail

La QVT, Qualité de vie au travail a été définie par l’ANI (l’Accord National Interprofessionnel) du 19 juin 2013 : « La qualité de vie au travail vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de « faire du bon travail » dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation ».

Pourtant elle était jusqu’alors survolée, à la différence de la prévention des RPS (Risques Psychosociaux) d’avantage traitée par les employeurs car elle faisait partie d’une obligation légale suivant l’article L. 4121-1 du Code du travail (Cf. INRS).

La QVT était souvent assimilée uniquement à des actions périphériques en entreprise : Babyfoot, massage, cours de yoga, …  Ces actions pouvant favoriser une bonne ambiance mais ne constituant pas une vraie démarche construite de Qualité de Vie au Travail.
 

La QVCT a été promue par les partenaires sociaux dans l’ANI du 9 décembre 2020, et, depuis le 31 mars 2022, l’expression de qualité de vie au travail QVT, est remplacée dans le code du travail par QVCT « Qualité de Vie et des Conditions de travail ».

Que signifie ce nouvel acronyme ? Quels changements suppose-t-il ?
Pour l’ARACT, Le terme QVCT désigne une démarche collective que peut mener une entreprise, une association ou une structure publique et qui répond à ces finalités :
 

La QVCT vise à recentrer la notion de qualité de vie au travail.  Il s’agit de montrer que la qualité de vie au travail « vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de ‘faire du bon travail’ dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation ». C’est ce qui avait été défini par l’Accord National interprofessionnel QVT de 2013.

Ainsi, ce changement, ou cette réaffirmation, va permettre de mettre en avant les éléments qui peuvent réellement avoir un impact sur la santé au travail. Il s’agit notamment de :

• La reconnaissance au travail
• L’évolution professionnelle
• L’égalité professionnelle
• La conciliation vie professionnelle/vie personnelle
• Le partage de l’information entre tous
• Une ambiance de travail saine et sereine
• La conduite des transformations

Il est nécessaire d’intégrer toutes les parties de l’entreprise dans la démarche d’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail. C’est pourquoi, l’ensemble des parties prenantes sont maintenant concernées : la Direction, les partenaires sociaux, les managers et les salariés. Ces derniers vont eux aussi pouvoir s’exprimer, par exemple sur l’organisation au travail ou encore sur les pratiques managériales. 

En matière de Qualité de vie au travail, nos voisins Danois souvent cités en modèle sont toujours dans le peloton de tête des pays les plus productifs au monde et présentent des leviers de Qualité de vie au travail :

• L’équilibre vie pro/vie perso est favorisé : les journées de travail sont plus courtes et les salariés finissent leur journée en moyenne à 16h (même les cadres) ce qui permet d’aller chercher les enfants à l’école et/ou de pratiquer une activité de loisirs
• Le temps de travail ne représentant pas un indicateur, n’est pas contrôlé. Vous n’y trouverez point de badgeuse ou de pointeuse car il n’y a pas de culture du présentéisme. 
• L’autonomie et l’autogestion inhérente à cet état d’esprit induit une confiance qui joue favorablement sur la sécurité affective propice à l’engagement et à la confiance (cercle vertueux) 
• Le management est plus horizontal que hiérarchique, les managers étant d’avantage considérés comme des facilitateurs que des encadrants.
• L’ergonomie est présente tant au sein des foyers que dans les bureaux (aménagement des postes de travail et des lieux de détente, luminosité, réunions « actives » …)

Il est des pratiques inspirantes, en matière de QVCT et d’organisation du travail, l’entreprise Radioshop présente à la matinale RH de la CCI de l’hérault le 21/03/23 , en coanimation avec l’ARACT Occitanie a présenté la semaine de 4 jours ou plutôt, comme l’indique Sylvain Maille son Chief Operating Officer, le week-end de 3 jours. Les modalités :

• 32 h sur 4 jours payées 35h avec une augmentation du temps de travail journalier à 8h
• Le lundi ou le vendredi off
• Une plage horaire souple et étendue entre 8h30 et 19h (avec une pause déjeuner de 1h)

L’entreprise qui précise que cette nouvelle organisation a été rendue possible pour eux, dans leur configuration et sous certaines conditions met en avant à la fois :

Les bénéfices concrets pour les équipes :
 

• Des salariés plus reposés avec un jour de repos supplémentaire accolé au week-end 
• Des temps de trajet moindres
• Des économies de carburant
• Une amélioration sur la qualité de vie /équilibre vie personnelle
• Des équipes remobilisées par ce changement (rythme de travail et habitudes)
• Une fierté de travailler avec ce système différent et novateur (innovation sociale)

 
Il est également à noter des contraintes :

• Un temps de travail intense (à productivité égale)
• Aucun aménagement n’est rendu possible en dehors de ce cadre

Pour ce faire, la concertation avec le CSE et la mise en place d’une phase de test de 6 mois (avec des ajustements) ont été des facteurs de réussite de cette organisation, maintenant en place depuis 2 ans.

Mon entreprise veut s’engager concrètement dans une démarche de QVCT, quelles sont les étapes à suivre ? Voici quelques axes :

1. Réaliser un état des lieux /diagnostic (quelles actions l’entreprise mène d’ores et déjà, quels sont les forces, les axes d’amélioration) suivi de préconisations, parmi lesquelles :
2. Associer l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise, dont les partenaires sociaux en organisant des temps d’écoute, de collecte d’information et des discussions sur le travail et ses conditions avec les salariés.
3. Proposer des solutions d’organisation du temps de travail adaptées à l’entreprise, ses exigences et contraintes (flexibilité des horaires, télétravail…) faisant partie intégrante d’une démarche de QVCT et au besoin s’appuyer sur les ressources (publications, outils, conseil) de l’ARACT de sa région …
4. Communiquer sur les actions et les résultats
5. Mettre en place des indicateurs pour suivre l’évolutions des actions décidées suivant les priorités définies en amont, par exemple :
   1. Indicateurs de santé (Maladie Professionnelle, inaptitude, accident
   2. Indicateurs de perception (satisfaction au travail, appartenance) ou baromètre social
   3. Indicateurs de fonctionnement (absentéisme, turnover, formation, promotion…).

Ces pistes d’action ne sont pas exhaustives, car en la matière la prise en compte des idées de chacun génèrera de pistes de travail nouvelles voire novatrices :  à réfléchir, tester, ajuster et évaluer collectivement.

A noter : la semaine de la QVCT aura lieu du 19 au 23 juin 2023.
 

Sources : ANACT/ ARACT Occitanie/ Société Radioshop/ Parlons RH/ Welcome to the jungle/ MOKA Media