Eté 2024 : l’eau, un sujet (déjà) brûlant

Si 58% des nappes nationales avaient en avril un niveau au-dessus des normales, l’Occitanie concentre les deux seuls niveaux classés « Très bas » de France. La situation est, en effet, très préoccupante sur les nappes des calcaires du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon. Douze communes de l’Hérault étaient déjà en pénurie d’eau en mars… Partie prenante du Colloque « L’eau, une chance pour l’Occitanie » organisé en décembre 2023 avec le Ceser Occitanie, la Chambre d’agriculture Occitanie et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Occitanie, le réseau des CCI d'Occitanie reste extrêmement attentif et mobilisé à quelques semaines de l’été. Car le sujet du stress hydrique est, hélas, face à nous. 

Une pluviométrie inférieure de 40% à 60% en trois ans, des températures anormalement élevées, des séquences de canicule estivale de plus en plus longues, un vent fort qui assèche l'atmosphère et un déficit de neige en montagne : cette conjonction va, hélas, conduire à encore plus de sécheresse. Problème, nos filières d’excellence que sont l’agriculture, la viticulture et le tourisme ne peuvent se passer d’eau. Et il faut rappeler que, avant même le contexte de sécheresse actuel, notre région souffre d’un déficit en eau structurel d’environ 200M m3 en année normale. Face à cette situation, le réseau des CCI Occitanie agit car le sujet est vital. Pas seulement pour nos entreprises et notre économie mais pour l’avenir de notre territoire.

Nous venons ainsi de recruter avec la CCI Nouvelle Aquitaine, et en partenariat avec l’agence de l’eau Adour-Garonne, un ingénieur de l’eau qui va nous accompagner sur ces questions. Nous sommes également en train de finaliser un Guide de l’eau pour les établissements touristiques via le Fonds Tourisme Durable de l’Ademe, qui conduit une campagne active de sensibilisation des acteurs sur les économies d’eau. Enfin, la CCI Pyrénées-Orientales a co-organisé il y a peu la journée Solutions Eau pour présenter aux entreprises les solutions existantes, les modalités d’accès à leur financement et les prestataires spécialisés.

Nous suivrons avec une extrême attention la mise en œuvre du Plan de résilience de l’eau* présenté le 22 mai à Canet-en-Roussillon par Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique. Les 7 projets présentés -3 projets de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) et 4 projets de création ou optimisation d’infrastructures d’adduction- retiennent l’attention par leur caractère concret. Je note également qu’est introduite la notion de « facilitations réglementaires pour les projets de REUT ». Une logique qui s’inscrit dans la réflexion récente sur la simplification et qui gagnerait à être appliquée à d’autres sujets. Car l’économie et les entreprises ont besoin de simplicité comme les territoires ont besoin d’eau.

*retrouver le Plan de résilience de l’eau sur le site du Ministère de l'écologie