Victor Beauvie et Julien Vallée se sont rencontrés à l’École des Mines d’Alès où ils ont obtenu leur diplôme d’ingénieur et où Julien a été le grand parrain de Victor. Le premier fera carrière dans les Travaux Publics (ponts, tunnels, centrales nucléaires…) et le second dans les ascenseurs chez ThyssenKrupp. Leur amitié les a amenés à rester en contact. Leur complémentarité les conduira à construire un projet pour reprendre une entreprise ensemble. Ce sera Ateliers Wasser qui, depuis sa création, a vu se succéder plusieurs générations de dirigeants issus de la famille du fondateur. Cette continuité a bénéficié à la transmission d’un savoir-faire très « pointu » et à la culture du travail bien fait, ce qui a attiré l’attention des repreneurs.
Investir pour monter en puissance
« Ateliers Wasser intervient pour des filières aux exigences très spécifiques comme l’énergie, la sidérurgie, le BTP, l’agroalimentaire… Nous souhaitons aujourd’hui écrire une nouvelle page de l’histoire de l’entreprise en renforçant encore la qualité de service, la réactivité et la proximité qui ont fait, et font, sa force. Notre équipe compte près de 15 professionnels qualifiés avec une ancienneté souvent proche de 15 ans. Cette équipe bénéficie d’une politique de formation régulière pour rester à la pointe en termes de savoir-faire. FAO-CAO, programmation pupitre, métrologie, nouvel ERP, QHSE (chariot élévateur, levage…) Au global, l’équipe -dont mon associé et moi-même- est en formation plus de deux semaines par an. Un objectif de qualité que l’on retrouve au niveau de notre parc machines, autre nerf de la guerre dans nos métiers, qui est régulièrement renouvelé. En trois ans, nous avons ainsi acquis deux machines importantes et investissons significativement tous les ans » explique Victor Beauvie.
Une volonté de monter en puissance que l’on retrouve dans le prévisionnel d’activité de l’entreprise. « Avant la reprise, l’entreprise travaillait pour l’essentiel pour Cameron avec la difficulté du caractère cyclique de l’activité pétrolière. Nous avons donc souhaité diversifier notre portefeuille clients pour nous développer et lisser ces fluctuations. Nous sommes ainsi en train de finaliser notre passage à la norme ISO9001, réclamée pour accéder aux marchés de certains donneurs d’ordre.
En parallèle, nous travaillons à avoir plus de visibilité en participants à des salons (Siane, Global Industrie…) et en travaillant au référencement de notre site internet, en structurant nos prospections…Depuis 2022, nous réalisons entre 2 et 2,5M€ de CA en 2024 et souhaitons être entre 2,5 et 3 M€ pour 2028. Cela pourrait représenter des effectifs en hausse de 25 %. » Des effectifs qui comptent d’ores-et-déjà deux alternants provenant du centre de formation de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), organisation dont l’entreprise est proche et qui a réalisé récemment son bilan carbone simplifié.
Une activité spécifique, les vérins
Ateliers Wasser est le dernier usineur installé sur la métropole de Montpellier et le seul chromeur-déchromeur dans un rayon de 200 km. L’entreprise y ajoute une autre spécificité avec son activité de reconditionnement de vérins. « L’usinage représente 80 % de notre chiffre et notre activité vérins – fabrication, réparation et déchromage/chromage- pèse pour 20 %. Il faut cependant comprendre que lorsqu’un client nous apporte une tige de vérin à rechromer, cela s’accompagne généralement d’une demande de révision, changement de pièces… qui fait intervenir de l’usinage. Si la législation européenne interdisait le chromage -il faut actuellement faire une demande de prolongation d’autorisation car nombre d’usages n’ont pas trouvé d’alternatives crédibles au chrome- la fabrication et le reconditionnement des vérins ne se feraient plus qu’en Asie ou au Maghreb » explique le dirigeant.
C’est-à-dire avec des législations environnementales et sanitaires infiniment moins exigeantes et avec un bilan carbone beaucoup plus défavorable. Un paradoxe au vu de la motivation initiale de l’Europe. « Sur ce point aussi, nous avons donc investi pour que, au-delà de cet aspect législation, la sécurité des opérateurs et de l’environnement soit assurée. 60 % de notre chiffre d’affaires est fait avec des donneurs d’ordres d’Occitanie, il serait dommage d’être obligés de sous-traiter à l’étranger ou de voir nos clients contraints d’abandonner le « made in Occitanie » pour ces interventions. »