« En dépit d’une des plus graves crises sanitaires que le monde ait connu « seulement » 32 184 entreprises en France ont sollicité et obtenu l’accompagnement d’un tribunal de commerce ou judiciaire cette année, alors que le PIB de notre pays a plongé de 9 % en quelques mois », relève Thierry Million, directeur des études d’Altarès. Pour rappel, elles étaient 52 002 l’an dernier, soit un recul de 38,1 %. Reste que derrière ces chiffres se cachent 130 000 emplois supprimés ou menacés.
En Occitanie, les chiffres sont (légèrement) meilleurs que la moyenne nationale puisque le nombre de règlements (RJ) et liquidations judiciaires (LJ) a reculé de 40 % au regard de l’année 2019. En données chiffrées, on recensait 4 445 entreprises défaillantes en 2019, pour 2 650 en 2020. Dans notre région, ce sont les entreprises de moins de 10 salariés qui ont payé le plus lourd tribut à la pandémie, avec 2 526 défaillances. Au-delà de ce chiffre absolu, ce sont les entreprises de 10 à 49 salariés qui semblent tirer leur épingle du jeu avec – 49 % de défaillances (106 entreprises concernées en 2020) par rapport à 2019 (208 entreprises). L’autre paradoxe révélé par cette analyse apparaît quand on se penche sur les secteurs concernés. Ainsi, par-devers la crise de l’aéronautique, c’est dans le secteur industriel (hors agroalimentaire) que le recul des RL et LJ est le plus significatif, avec -60,7 % par rapport à 2019 (soit 68 entreprises concernées contre 173 en 2019). Avec 594 défaillances, ce sont les commerces qui sont les plus nombreux à être entrés en procédure, mais là encore, en recul de 40,8 % par rapport à l’an dernier. Peu de disparités géographiques également : tous les départements signalent un recul, sauf la Lozère qui enregistre 27 défaillances cette année contre 26 l’an dernier. C’est en Haute-Garonne et Hérault où se concentre l’essentiel de l’activité économique d’Occitanie, que les reculs sont les plus faibles, restant toutefois et respectivement à -38,5 % et -38,2 % de défaillances en moins par rapport à 2019. Pour Thierry Million, signataire du rapport, « l’enjeu pour 2021 sera pour les tribunaux de proposer aux entreprises fragilisées la meilleure solution de sortie ou de rebond ».