« Le numérique est une filière porteuse d’avenir avec de fortes perspectives d'emplois. Les entreprises, qui se transforment et poursuivent encore leur transformation digitale, connaissent un besoin grandissant en termes de recrutement. Dans le contexte actuel, leur recherche de nouveaux collaborateurs s’avère difficile et elles peinent à trouver tous les profils dont elles ont besoin » pose en préambule Emmanuel Mouton, Président de Digital 113. Le baromètre conçu par le cluster a d’abord été déployé sur la filière numérique, qui interagit de façon transversale avec tous les autres secteurs d’activité. Le relevé statistique rend compte d’une situation observée du 22 mai au 4 juin. Il révèle que près de 72 % des entreprises du secteur numérique ont été « perturbées » (parmi lesquelles 50 % se disent « très perturbées ») par la crise inhérente à la pandémie : 45 % d’entre elles ont expliqué avoir subi une annulation sèche de commande et les autres un décalage de commandes. Pour 67 % d’entre elles, la perte estimative de CA dépassera les 20 %. Derrière l’aridité des chiffres bruts, on peut toutefois discerner des nuances en fonction des secteurs clients auxquels leurs services s’adressent. Les entreprises du numérique travaillant avec l’industrie et la métallurgie (aéronautique), les collectivités et services publics, les cabinets d’étude et conseils, et l’équipement automobile, ont été plus sévèrement touchées que celles qui s’adressent à la chimie, la pharmacie, la distribution, le textile, voire l’hôtellerie-restauration.
Pour la filière numérique, la plus forte perturbation, concernant 77 % des entreprises interrogées, est consécutive à la mise en arrêt quasi-total de la filière commerciale (absence de contacts avec des clients), un handicap d’autant plus lourd que le déconfinement n’y a pas nécessairement mis fin de façon immédiate. Les analystes de Digital 113 concluent de façon très nuancée ce premier compte rendu, en redoutant « un impact très fort et durable de la crise sur les entreprises de la filière » et posent « un point d’alerte fort (…) sur les sous-traitants de la filière aéronautique », enjoignant les acteurs du secteur à porter « une attention particulière sur l’impact du plan de relance national de l’aéronautique ».
« Pour nous, l'enjeu à relever aujourd’hui est de taille : contrebalancer le déficit d’image de la filière pour attirer des talents et ainsi accroître le nombre de candidats. Une chance, le numérique est ouvert à tous : femmes, hommes, personnes en reconversion, jeunes, moins jeunes… » conclut Emmanuel Mouton.