Lorsque Baudouin de Montgolfier rachète la Tonnellerie du Sud-Ouest (TSO) en 1998, ce passionné de bois et de vin y voit une convergence, un aboutissement. Vingt ans plus tard, malgré quelques péripéties, la société est florissante et perpétue ce savoir-faire en plein vignoble de Gaillac. Sur ce marché de niche, puisque 2 à 3 % du vin mondial seulement sont élevés en barriques, TSO a su séduire des clients dans le monde entier. « Nous sommes sur un marché planétaire, ce qui nous permet de travailler toute l’année et de compenser d’éventuelles mauvaises saisons dans certaines régions », explique le dirigeant, qui visite chacun de ses clients une fois par an. 70 % du chiffre d’affaires (1,70 M€ en 2018) sont réalisés à l’export, les États-Unis et la Chine représentant les principaux marchés. Destinées à tout type de vins et d’alcools, les barriques de la Tonnellerie du Sud-Ouest sont notamment utilisées par l’une des plus importantes distilleries de grappa italiennes. Mais TSO ne délaisse pas pour autant le local puisque le dirigeant met un point d’honneur à travailler avec le vignoble gaillacois et fournit également la distillerie tarnaise Castan (whiskies, gins…).
Si environ 70 % des 3 000 barriques produites chaque année le sont en chêne français, la Tonnellerie du Sud-Ouest s’est imposée comme le leader mondial de la barrique en acacia (25 % de sa production), particulièrement recherchée pour les vins blancs et rosés. « C’est à la demande de certains vignerons gaillacois que nous avons remis ces barriques au goût du jour. Comme j’avais des scieries au sein du groupe, j’ai réussi à relancer cette production chez nous », détaille Baudouin de Montgolfier. Aujourd’hui, TSO, qui travaille avec des forêts prestigieuses, souhaite encore monter en gamme. Un souci de la qualité de plus en plus recherché car le rôle du tonnelier a beaucoup évolué. Assisté par un ordinateur, il apporte toujours sa patte lors de l’étape de la chauffe, qui va donner sa spécificité à la barrique et donc au vin. Pour cela, la collaboration est de plus en plus étroite avec les vignerons, qui recherchent des conseils. « Nous sommes aujourd’hui de vrais partenaires. Il y a un travail en commun avec le maître de chai et l’œnologue. La relation humaine est très importante. Le tonnelier participe à l’élaboration du vin et en accroît la complexité. »