1er accélérateur des entreprises
SOLUTECH, UNE POIGNÉE EN FORME D’HUILE DE COUDE
En un mois, l’entreprise tarnaise a réussi l’impensable : re-designer et industrialiser la poignée initiée par la Clinique Pasteur à Toulouse et conçue par l’Icam pour éviter la contamination manuelle, déposer des brevets, créer une identité de marque, développer un site marchand et démarrer la production. Histoire de l’Handless, un exploit accompli avec les mains et beaucoup de cœur et d’esprit.
Mardi 26 mai 2020
La crise du Covid a imposé les gestes barrière destinés à ralentir la contamination et la circulation du virus. Mais à l’heure de cet apogée du « sans contact » (les livraisons, les drives, les commerces…), c’est bien au (très bon) contact entre la Clinique Pasteur, l’école toulousaine d’ingénieurs de l’Icam et l’entreprise Solutech Industries que l’on doit cette poignée maline. Le principe est « simple », transformer une poignée classique en poignée de coude en rapportant sur la béquille d’origine une pièce moulée à la forme d’un coude. Le bénéfice est immédiat : plus de contact avec la peau des mains lors de cette action répétée des centaines de fois par jour par les soignants. C’est l’Icam qui a imaginé et conçu ce concept pour répondre à la demande de la Clinique Pasteur qui souhaitait équiper son service de réanimation d’un système d’ouverture/fermeture « propre ». Son inventeur, Eric Loupiac, chef de projet au sein de l'école d'ingénieurs, a vite compris que, par-delà la commande initiale de 1 000 pièces par la clinique, l'intérêt de nombreuses organisations, établissements de santé, entreprises privées… allait nécessiter un changement d’échelle au niveau de la production. Réalisée en impression 3D, la production d’une poignée nécessitait en effet 3 heures… Il s’est alors tourné vers Solutech Industries, PME industrielle basée entre Toulouse et Albi, à Roquemaure. « Mouliste et outilleur, et contactés pour pouvoir véritablement industrialiser le concept et répondre à une demande commerciale, nous avons retravaillé le prototype au niveau du cœur du système et il s’adapte maintenant sur 80 % des types de poignées. L’impression 3D donnait un produit qui demeurait cassant et pas totalement satisfaisant pour un produit vendu à grande échelle » explique Maxime Valax, le dirigeant de Solutech Industries. « Nous avons produit les premiers exemplaires mi-mai avant d’apporter quelques micro-ajustements sur la forme et de menus détails et la production a commencé en suivant. C’est une très belle histoire, de A à Z. La rencontre avec Eric Loupiac, bien sûr, mais aussi avec les personnels de la Clinique Pasteur. Mais, pour le chef d’entreprise que je suis, voir les hommes et les femmes de Solutech Industries répondre présents et travailler les 1er et 8 mai avec l’envie de nous voir y arriver ensemble est une expérience magnifique. » Et comme un bonheur ne vient jamais seul, ce jeune dirigeant qui a repris cette entreprise il y a quatre ans avec pour objectif de diversifier ses clients et développer son activité moules est en train d’y parvenir plus vite que prévu. Avec le plaisir de voir s’éloigner le spectre des licenciements, qui l’a hanté au début du confinement…
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