Basée sur une observation et des relevés de données établis entre 2008 et 2017, dans le secteur marchand non agricole, cette analyse souligne que la croissance relève d’une interaction entre toutes les entreprises quelle que soit leur taille, les unes entraînant les autres. Ainsi, au regard de ce document, l’INSEE dessine une « filière de l’emploi et de la place dans l’économie marchande » en relevant que « la croissance des grandes entreprises provient principalement de l’apport des ETI (moins de 5 000 salariés), dont la hausse de l’emploi résulte du dynamisme des PME (moins de 250 salariés), lui-même alimenté par la croissance des microentreprises (moins de 10 salariés) ». Si les grandes entreprises ont accru leur place dans l’emploi entre 2008 et 2017 (+ 39 000 salariés), les ETI pour leur part ont connu également une embellie sur ce front en embauchant 30 000 personnes sur la même période, entraînant à leur suite les PME qui, à leur tour, ont créé 7 000 emplois supplémentaires et ce, à la différence des autres régions françaises, où dans cette catégorie, l’emploi est révélé stable voire en recul. « En Occitanie, l’emploi salarié augmente fortement dans les grandes entreprises et les ETI. Il s’agit là des évolutions mesurées par la seule comparaison des stocks d’emplois par catégorie d’entreprises mais qui masquent les dynamiques à l’œuvre. En effet, beaucoup d’entreprises changent de catégorie suite à leur croissance ou à leur rachat par des entreprises de plus grande taille. Une étude originale de l'Insee Occitanie montre ainsi que les grandes entreprises de la région doivent leur croissance à l’apport des ETI alors que la hausse de l’emploi dans les ETI provient des PME mais aussi de leur dynamique propre » analyse Caroline Jamet, Directrice régionale de l'Insee Occitanie.
Des fertilisations croisées
D’un point de vue sectoriel, parler d’économie non-agricole en Occitanie, conduit l’étude à se focaliser sur les zones d’emploi des deux métropoles que sont Toulouse (avec l’aéronautique) et Montpellier (avec le secteur de la santé). À Toulouse, avec la création de 15 000 emplois dans la filière aéronautique, ce sont les grandes entreprises qui ont dynamisé les ETI ET PME. En revanche, pour le bassin d’emploi de Montpellier, les ETI ont créé 6 000 emplois supplémentaires et ont donné un élan à l’emploi, notamment dans les secteurs de la santé, de l’information et de la communication ; Perpignan pour sa part est dans une dynamique similaire, portée par les ETI.
L’Insee relève également qu’à Toulouse et Montpellier, avec respectivement 10 000 et 7 000 postes supplémentaires, les microentreprises se sont montrées « nettement » créatrices d’emplois. Ce sont aussi les zones où ces entreprises deviennent le plus fréquemment PME.