En 2016, l’Insee recensait en Occitanie 97 600 emplois numériques, soit 4,4 % de l’emploi total et relevait qu’entre 2007 et 2016, l’emploi lié à ce secteur avait progressé de 10,6 % (+ 9 300 postes), alors que sur la même période l’emploi total avait progressé de 6 %. Le développement du non-salariat contribue fortement à cette croissance.
L’économie numérique étant par nature liée à des pôles urbains, où les entreprises trouvent un écosystème offrant à la fois des universités, des centres de recherche et une main-d’œuvre qualifiée, la dynamique de ce secteur s’est naturellement développée essentiellement autour de Toulouse et de Montpellier, qui concentrent 75 % des emplois numériques de la région, alors qu’elles n’abritent que 40 % des emplois régionaux. Toulouse, notamment, avec 51 000 emplois est la deuxième ville de province (après Lyon) à offrir un tel volume de travail au secteur numérique. Pour Montpellier (9e ville de province), 19 900 personnes travaillent dans le numérique, mais en dépit de ce chiffre absolu relativement en retrait, la progression sur la période 2007-2016 a été bien plus forte, se situant à + 23 % (contre + 11 % à Toulouse). Ces bons chiffres ont permis à Toulouse et Montpellier d’obtenir le label « French Tech », dès 2014.
Un cluster digital à l’échelle du territoire
La dynamique de l’économie numérique porte depuis quelques années ses incidences sur les zones d’emploi de Nîmes, Perpignan, et Tarbes-Lourdes qui bénéficient d’un effet d’entraînement certain, notamment au regard de la création d’emplois, mais l’Insee relève également que la multiplication de ces territoires permet à l’Occitanie « de maintenir et conforter depuis 10 ans sa position de 2e région française sur ce secteur ». Pour Emmanuel Mouton, Président du cluster Digital 113 et PDG de Synox Group, « le numérique est une filière porteuse d’avenir avec de fortes perspectives d'emplois. Les entreprises, qui se transforment et poursuivent encore leur transformation digitale, connaissent un besoin grandissant en termes de recrutement. Dans le contexte actuel, leur recherche de nouveaux collaborateurs s’avère difficile et elles peinent à trouver tous les profils dont elles ont besoin. Pour nous, l’enjeu à relever aujourd’hui est de taille : contrebalancer le déficit d’image de la filière pour attirer des talents et ainsi accroître le nombre de candidats. Une chance, le numérique est ouvert à tous : femmes, hommes, personnes en reconversion, jeunes, moins jeunes… ». Sur l’ensemble de la région, l’économie numérique a surtout favorisé la croissance du travail non salarié, dont la part d’activité est passée de 10 % en 2007, à 14,7 % en 2016, une tendance soutenue par les facilités que procure le statut d’autoentrepreneur, ce qui a permis l’émergence de développeurs free-lance… sans pour autant enrayer la création d’entreprises plus traditionnelles (+ 10 %, par an sur la même période). L’Insee relève que des perspectives de développement sont encore ouvertes et que cette croissance a encore quelques points à gagner.