« On estime que la filière représente de l'ordre de 48 000 emplois en Europe. Environ la moitié de ceux-ci, 24 000, sont concentrés en France et 13 000, soit plus d’un quart des emplois européens, en Occitanie, qui constitue un pôle majeur d’activités économiques dans le domaine », rappelle Jean-Claude Souyris, directeur adjoint de l’innovation, des applications et de la science du Cnes. Le dernier rapport de l’Insee Occitanie recensait 1 900 entreprises dans la filière aérospatiale dans la région et en Nouvelle-Aquitaine. Et, bonne nouvelle pour le secteur, le spatial connaît un regain d’engouement depuis quelques années, porté à la fois par l’arrivée de capitaux privés et l’émergence de nouveaux acteurs étatiques comme la Chine, l’Inde, les Émirats arabes unis, le Marco ou Singapour. La communication réussie autour de la récupération du premier étage des fusées SpaceX, de la mission Rosetta sur la comète Tchouri ou du séjour de Thomas Pesquet sur la station spatiale internationale a également participé à cet intérêt pour le spatial.
Preuve de ce renouveau et du poids de la région dans la filière, le Toulouse Space Show a été un véritable succès fin juin. Avec 4 000 participants de plus 45 pays, 60 start-up et une augmentation très nette des rendez-vous BtoB, l’événement prend une nouvelle ampleur. « « Le spatial est redevenu un enjeu important », souligne Jean-Claude Souyris. Trois tendances se dégagent sur le marché : la production de masse de satellites de qualité avec des objectifs de réduction de coûts vertigineux, le développement d'applications tirées par le foisonnement des données spatiales et l’effervescence créée autour des nanosatellites. « Si on prend ces trois piliers, l’Occitanie joue un rôle primordial. On peut citer le programme OneWeb d'ADS dont les premiers satellites de série sont conçus à Toulouse, la place prépondérante de la société CLS dans les applications, également l'initiative de Nexeya, qui développe la plateforme pour nanosatellites Angels. Des projets qui entraînent avec eux tout un réseau de PME ou ETI locales comme Steel Electronique, Mecano-ID, Comat, Erems… À l’évidence l’Occitanie est bien placée pour répondre aux enjeux de cette donne économique. »
Et le marché devrait continuer de croître fortement alors que 250 nanosatellites sont actuellement lancés chaque année. Selon un rapport récent du Northern Sly Research, le marché des lancements représente ainsi 25 milliards de dollars pour les 10 prochaines années.
Dans cette dynamique, le Cnes a un rôle d’accompagnateur des acteurs pour la montée en maturité des industriels.