En dépit des contraintes et tracas auxquels ils sont assujettis, 3 948 chefs d’entreprise ont répondu (286 entreprises industrielles, 211 entreprises de la construction, 1 347 commerces, 1 127 prestataires de services, 954 hôtels, cafés, restaurants).
Premier constat, 35,7 % des entreprises consultées étaient fermées par décision administrative. On devine dès lors que les premiers indicateurs seront au diapason. De fait, au terme de l’analyse, tous secteurs confondus, la baisse du chiffre d’affaires est estimée à 62 % : outre la fermeture des établissements proprement dits, l’analyse révèle une contraction très sensible de la demande. Toutefois, ces deux incidences se conjuguent avec des nuances, selon les secteurs concernés. Les plus impactés sont sans conteste les hôtels, cafés et restaurants, qui encaissent une baisse de leur CA de 79 %, les commerces de 65 %, les services de 60 %, l’industrie de 29 %. La construction semble être le secteur le moins impacté, avec cependant… un net recul de 21 %. On relèvera qu’en dépit de ces chiffres, les dirigeants ne se laissent pas dominer par l’adversité : 66.2 % des chefs d’entreprise déclarent poursuivre ou maintenir partiellement leur activité : plus de 25 % des salariés (tous secteurs confondus) sont en télétravail, 36.4 % des entreprises ont mis en place des mesures de chômage partiel, et 34,6 % ont développé des outils numériques pour limiter leur baisse d’activité (8.8 % l’envisagent), 26,8 % ont mis en œuvre des services de livraison à domicile, 16,4 % se sont inscrites sur une plateforme de vente en ligne (7,8 % l’envisagent). « On entend de plus en plus parler de l’effet délétère du reconfinement sur le moral, voire sur la santé psychologique, des Français. Pour les chefs d’entreprise, c’est un peu la double peine puisqu’ils sont en quelque sorte confinés deux fois : dans leur vie et dans celle de leur entreprise. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, cette étude confirme ce que nous vivons au contact sur le terrain : l’état d’esprit de nombreux dirigeants oscille entre le doute et le pessimisme » explique Alain Di Crescenzo, président de la CCI Occitanie. Et de fait, « par rapport à la fin septembre, le moral se dégrade dans tous les secteurs d’activité », notent les auteurs du rapport qui soulignent que 43,4 % des dirigeants d’entreprise de l’hôtellerie et de la restauration se disent « dans l’incertitude », ainsi que 25 % des commerçants et prestataires de services. Le rapport conclut malgré tout sur une note d’optimisme toute relative en faisant valoir que « seulement » 6,1 % d’entre eux envisagent une fermeture définitive. Par ailleurs, si 27,7 % disent « ne pas savoir », 17,7 % pensent maintenir une activité partielle et 48,5 % sont certains de vouloir et pouvoir poursuivre leur activité au-delà de la fin de l’année.