Sept mois après la remise du rapport Marx-Bagorski, les opérateurs de compétences, instaurés par la loi Avenir professionnel, voient le jour : le ministère du travail a agréé, le 29 mars, 11 Opco dans une logique de cohérence des métiers, conforme aux préconisations des deux auteurs. Ils remplacent la vingtaine d’Opca qui collectaient jusqu’ici les cotisations formation des entreprises. Ces nouveaux opérateurs ont pour missions de financer l’apprentissage, d’aider les branches à construire les certifications professionnelles et d’accompagner les PME pour définir leurs besoins en formation.
328 branches professionnelles
Au total, à l’issue de ce grand mercato, 328 branches sont désormais ralliées à un nouvel Opco. Parmi les poids lourds, l’Opco des « entreprises de proximité » qui réunit 54 branches dont l’immobilier, le notariat, les cabinets dentaires, les entreprises d’architecture ; Ocapiat, l’opérateur de la filière agroalimentaire, qui regroupe 49 branches ; l’Afdas qui agrège 45 branches (télécoms, sport, hôtellerie de plein air et organismes de tourisme…) ou encore l’Opco de l’industrie ou Opco 2i (43 branches) qui récupère les branches de l’horlogerie, de la bijouterie, les industries de l’habillement, la maroquinerie, le cristal, le verre et le vitrail, hébergés initialement au sein de Wellcom.
Tous ont un agrément interprofessionnel pour leur permettre d’accueillir "les entreprises ne relevant pas d’une convention collective nationale ou d’un accord national de branche sur la formation, dont l’activité principal relève (de leur) champ d’intervention".
Des regroupements mais pas pour tous
Sur les 13 dossiers déposés fin décembre, neuf avaient été quasiment validés, à l’instar de l’agriculture et de l’agroalimentaire, de l’industrie, de la construction, des services financiers et du conseil, de la culture et des médias, des mobilités et du commerce, de la santé et de la cohésion sociale. Seuls quelques ajustements ont été faits.
Mais quatre dossiers, non conformes à une logique de filières, avaient été retoqués par le ministère. Le gouvernement avait refusé de donner son aval à l’Opco des services opérationnels aux entreprises et de l’emploi, adossé au FAF-TT ; à Wellcom, l’Opco interservices ; à Peps (profession de l’entreprise de proximité et de ses salariés) et à l’Opco de l’économie de proximité. Il avait laissé deux mois aux branches pour renégocier des accords correspondant à "des secteurs économiques pertinents".
Les partenaires sociaux des branches concernées ont dû revoir leur copie, faisant fi des querelles de leadership, d’ego et de périmètre. Avec, à l’issue des compromis, la naissance de deux nouveaux acteurs : l’Opco des « entreprises et des salariés des services à forte intensité de main-d’œuvre », construit sur les bases de quatre Opca (le Fafih, le FAF-TT, Intergros et une partie d’Opcalia) en lieu et place de l’Opco des services opérationnels et de Wellcom. Et l’Opco des entreprises de proximité, constitué à partir d’Actalians et d’Agefos-PME.
En revanche, le rapprochement des opérateurs de la santé et de la cohésion sociale, souhaité un temps par le gouvernement, n’a pas eu lieu.
Liste des OPCO | Anciens OPCA de rattachement |
Opco du commerce | Forco, une partie d'Agefos PME |
Opco Atlas | Fafiec, Opcabaia, une partie d'Opcalia |
Opco Santé | Unifaf |
Opco Afdas | Afdas, une partie d'Opcalia (notamment télécoms) |
Opco Cohésion sociale Uniformation | Uniformation |
Opco des entreprises de proximité | Actalians, Agefos PME |
Opco des entreprises et des salariés des services à forte intensité de main-d’œuvre | Intergros, FAF TT, Fafih, une partie d'Opcalia et Opca transports et services |
Opco Ocapiat | Fafsea, Opcalim |
Opco 21 | Opcaim, Opca Défi et Opca 3+ |
Opco Construction | Constructys |
Opco Mobilité | Anfa et Opca transports et services |
Source : https://www.actuel-rh.fr/content/les-operateurs-de-competences-en-ordre-de-marche