Avec 268 000 ha cultivés et transformés par 22 600 entreprises et exploitations, le vignoble d’Occitanie est le premier en France, tant en ce qui concerne la culture traditionnelle que pour le bio qui représente 37 % des surfaces cultivées. Selon les années, les volumes récoltés oscillent (statistiquement) autour de 15 millions d’hl. ce qui représente environ 34 % du vin français et « en moyenne » un CA de 1,7 Md€. En outre, la région occupe une place majeure en France sur le segment de marché des IGP et AOP (59 vins en AOP et 36 en IGP).
La saison 2021-2022 a été émaillée d’incidents climatiques : du gel peu avant le printemps et la canicule estivale. De fait, les grappes qui ont traversé l’hiver ont été en déficit hydrique durant l’été. En conséquence, les viticulteurs ont récolté des grains plus petits. Toutefois, ils se révèlent denses en termes de concentration en sucres et tannins. Selon les premiers indicateurs fournis par la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt), les volumes attendus varient selon les régions viticoles : - 21 % pour les vins du Sud-Ouest, pour un volume estimé à 2,6 M hl, + 9 % pour le Languedoc-Roussillon, pour une récolte évaluée à 12,56 M hl, ce qui, au cumul, avec 15,1 M hl, se contient dans la moyenne. Par ailleurs, la récolte 2022 laisse également augurer une hausse des prix pour le consommateur français. Pour Denis Carretier, Président de la Chambre Régionale d’Agriculture Occitanie, « il reste toutefois un volume important de stocks. Nécessairement, certains vont être tentés de les écouler en cassant les prix et dans ces conditions, on ne sait pas comment le marché peut se comporter ».
Mais ce n’est pas exclusivement la qualité qui se paiera. Outre l’augmentation de l’énergie, la hausse du prix du verre (de + 25 % à + 40 %, selon la qualité), du prix du carton et du papier pour les étiquettes (+ 20 % à + 30 %), voire des engrais, il est probable qu’en bout de ligne le consommateur devra endosser tout ou partie de ces surcoûts. « Je ne sais pas si la situation est réelle ou provoquée. S’il existe réellement une crise ou si certains verriers ou cartonniers organisent une pénurie, toujours est-il que la mise en marché de la récolte 2022 s’annonce un peu complexe sur le plan national. En revanche, pour les marchés étrangers, eu égard à la montée du dollar et à la baisse inexplicable du transport par containers, certains pourront trouver dans l’export une bonne solution », estime Denis Carretier.